Ballade vers Gougaram A6

Quelques temps après son mariage, Kroussan me propose de m'emmener vers Gougaram dans la plaine de Talak voir la sœur de son père... OK ,nous irons la semaine prochaine.

Nous voila parti dans une Land Rover de la Somaïr, avec de l'eau,de l'essence et de la nourriture pour deux jours.Dès les premiers tours de roues sur la plaine de Talak,nous suivons à une centaine de mètres des autruches sauvages.Une adulte en premier,quatre petites et une autre grande en fin de groupe.nous les suivons quelques temps et le groupe oblique vers la droite et disparaît. Juste avant de trouver la passe dans les rochers,nous surprenons trois gazelles qui au vue du véhicule,détallent à grandes enjambées.

Trois heures plus tard, nous entrons dans un défilé qui au fur et à mesure se rétrécie jusqu’à croire que l'on vas se coincer entre les parois rocheuses.Après quelques centaines de mètres avec précautions et au ralenti,nous débouchons dans une vaste plaine de sable et parsemée d'une espèce d’acacia qui donne des fleurs un peu comme le mimosa.

Nous voila arrivé.Quelques cases de paille et de peau sont regroupées sur une espèce de place au milieu des arbres. Kroussan s'en approche d'une ,et sa tante apparaît. Difficile de lui donner un age,mais la joie éclaire son visage.Après quelques palabres en tamachek (Oyik-oyouem, oyim, alrhéras,mattouli...),un targui s'approche avec son petit brasero,sa théière bleue et prépare le feu.Nous avons porté un sac de thé et un pain de sucre,et quelques cachets d'aspirine.

Dix minutes plus tard,et après plusieurs mélanges,il nous sert le premier thé très fort dans des petits verres culottés par des années de service.Un régal ce premier verre,suivi par un deuxième un peu plus léger et un troisième bien sucré.Je suis sur de ne jamais boire du thé aussi bon que celui que l'on boit ici avec eux.La tante me présente une espèce de galette blanche,et Kroussan me dit de la prendre :c'est du fromage! Attention les dents,celui-çi est dur comme une pierre ,mais a bon gout.On le déguste comme un bonbon.C'est sa tante qui le prépare avec du lait de chamelle(dromadaire)et le fait cailler avec de l'urine d'enfant. Dégoûtant,non,puisque c'est leurs habitudes,et quand on vas au devant de peuplade ou ethnie quelle quelle soit,il faut faire comme eux.Si vous n'aimez pas,restez chez vous.

Nous préparons notre bivouac avant de manger,et leur proposons de goûter notre nourriture.Aucun refus de leur part me prouve que j'ai raison.

Moi je part du principe que du moment qu'ils mangent ou boivent ce que l'on vous tends,ce serait un signe de supériorité et qui ne serait pas de bon ton de refuser.

7 heures du matin,un nouveau thé bien chaud nous est offert,les palabres traditionnels d'adieu,et nous voila sur le chemin du retour.En route nous doublons une petite caravane qui se dirige sur Arlit pour le marché au bestiaux du dimanche.

Je quitte Kroussan devant sa maison et je lui promet que l'on fera d'autres ballades comme celle là.